Vietnam : Hoï An et Hue

Nous sommes arrivés de nuit à l'aéroport de Danang où une voiture nous attendait pour nous conduire à notre guesthouse de Hoï An. En chemin, nous avons pu constater que toute la côte était en train d'être bétonnée : des resorts étaient en construction partout, a priori pour des touristes russes et chinois principalement.

Dès le lendemain, après un excellent petit-déjeuner (le meilleur de tout notre séjour au Vietnam) avec des fruits frais, du bon pain, des pancakes à la banane et une délicieuse confiture de fruit de la passion, nous sommes partis découvrir la ville en vélo.

Hoi An est une sorte de mini-Venise, avec les murs des maisons peints dans des couleurs vives (jaune ocre notamment), c'est très mignon. La ville est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco, le monument principal étant son pont japonais. Il était très agréable de s'y promener dans les rues piétonnes bordées de magasins d'artisanat et de quelques temples. La ville regorgeait de lanternes de toutes les couleurs. Le charme a opéré.

En journée (à partir de 11h), il y avait beaucoup de touristes, mais le matin c'était plus calme et idéal pour faire des clichés photographiques.

Le centre-ville de Hoï An.

Mais c'était la nuit que la ville devenait sublime avec toutes ces lanternes qui illuminaient les ruelles. Il était possible de faire partir sur l'eau des bougies flottantes.

Hoï An by night.

Le marché de Hoï An était très vivant toute la journée mais plus agréable encore le matin. Nous y avons déjeuné un midi sur un stand face à la cuisinière qui préparait des banh xéo (sorte de crêpe de riz pliée en deux et garnie).

Au marché de Hoï An.

Sinon, à Hoï An nous avons assisté à un spectacle de marionnettes sur l'eau (waterpuppets).  Une première, c'était sympa.

Les marionnettes sur l'eau.

Nous avons profité d'une journée de grand beau temps pour faire un jour entier de vélo autour de la ville. Nous avons longé les marais bordés de cocotiers et de palmiers d'eau, les pêcheurs y utilisaient parfois les célèbres basketboats. Puis, nous avons rejoint la plage un peu dévastée par endroits par le précédent typhon, les filles s'y seraient bien baignées mais la mer étaient quand même assez agitée. Sur le retour, nous nous sommes volontairement perdus dans les rizières et nous avons observé des buffles faire leur bain de boue et les gens travailler. L'utilisation de l'application Maps.me nous a bien été utile.

Dans les environs de Hoï An.

Nous avons testé plusieurs restaurants avant de trouver notre cantine du soir où nous nous sommes régalés des deux spécialités de Hoï An : le Cao Lau (épaisses nouilles de riz avec des tranches de porc, des herbes et du bouillon) et les Whites Roses (ou banh bao vac en vietnamien, des raviolis transparents au porc ou à la crevette en forme de fleurs). Nous avons également aimé les salades de papaye verte, de mangue ou de pomelos.

Ce qu'on a mangé à Hoï An.

Nous nous sommes sentis très bien durant ces cinq jours à Hoï An : la ville nous a plu, la nourriture nous a plu, la guesthouse nous a plu : bref, tout bon cette fois !

Nous avons choisi le bus pour rallier Hué, notre prochaine destination, un peu plus au Nord. Bien qu'en journée, c'était dans un bus-couchettes : les sièges étaient répartis sur deux niveaux et leur position mi-allongée mi-assise ne permettait pas aux grands gabarits comme nous de se redresser. Mais tout s'est bien passé.

En bus entre Hoï An et Hué.

Hué est une ancienne capitale impériale. Dans cette ville, nous avons visité la cité impériale et autour de la ville la pagode de la Dame Céleste et les différents mausolées des empereurs.

La cité impériale a été construite à la fin du XIXème siècle sur le modèle de celle de Pékin ; elle est insérée dans la citadelle (haute et larges murailles) et contient la cité pourpre où habitait l'empereur et sa famille, et où quiconque y rentrait était condamné à mort à l'exception des eunuques. La cité impériale a été pillée et incendiée par les français en 1885, très abimée par le Viet-Minh en 1947 et bombardée par les américains en 1968... autant dire qu'elle a donc beaucoup souffert, mais petit à petit, elle est reconstruite à l'identique et rénovée, un travail de titan pour lui rendre son lustre d'antan.

La Cité impériale de Hué.

La pagode de la Dame Céleste est la plus haute du Vietnam, elle se situe au bord de la "rivière des parfums" à quelques kilomètres de la citadelle.

La pagode de la Dame Céleste à Hué.

Le mausolée de l'empereur Minh Mang est en fait un grand ensemble de pavillons, de lacs, de ponts... à une dizaine de kilomètres de la ville. On y trouve bien sûr le tombeau de ce roi, il a lui-même lancé sa construction terminée ensuite par son successeur. Dans l'enceinte sacrée, aucune inscription ne révèle où est la sépulture, de peur qu'elle ne soit profanée par les ennemis de la dynastie.

Le mausolée de l'empereur Minh Mang.

Le tombeau de Khai Dịnh est le lieu de sépulture de l'avant-dernier empereur du Vietnam qui régna au début du XXème siècle. Il a choisi la pente d’une montagne à 10 km de Huế pour le bâtir, les travaux ont duré plus de dix ans. En haut du très grand escalier, le tombeau tout en dorures est très beau.

Le Tombeau de Khai Dinh.

Le tombeau de Tu Duc est situé au milieu d’une forêt de pins, à 8 km de Huế. Tu Duc le fit construire pour sa sépulture future mais il fut enterré à Hué dans un autre lieu tenu secret. Il dessina lui-même son mausolée comptant plusieurs dizaines de bâtiments dans un parc avec des bassins et de nombreux frangipaniers. La construction eut lieu vingt ans avant sa mort et c'était au départ sa résidence de campagne où il aimait se reposer en compagnie de sa centaine d'épouses et de concubines (stérile, il ne put donner un héritier direct au trône), composer des poèmes et méditer sur le passage de la vie à la mort. Plusieurs petits pavillons ont été édifiés dans ce but. Il s'y installa de façon quasi permanente une dizaine d'années avant sa mort. C'était calme avec très peu de visiteurs, et ici aussi, les travaux de remise en état vont demander beaucoup de temps.

Le tombeau de Tu Duc.

Par bonheur, nous sommes passés entre les gouttes durant notre court arrêt à Hué... Ouf ! Car ici, c'était ultra humide depuis plueisurs jours.

Par ailleurs, à Hué, nous avons découvert une cuisine différente avec notamment :

• le banh beo : un gâteau à base de farine de riz, cuit vapeur dans des coupelles, avec des crevettes émiettées et de la couenne de porc frite : délicieux.
• le nem lui : on prend de la viande de porc cuite autour d'une tige de citronnelle, on la place dans une fine feuille de riz et on fait son rouleau soi-même (avec herbes et légumes frais) avant de retirer la tige (qui ne se mange pas), on trempe le rouleau dans une sauce cacahuète : on a adoré.
• le banh bot loc : de la farine de tapioca et crevettes cuits à la vapeur dans une feuille de bananier : la consistance est très surprenante au début.

Découvertes culinaires à Hué.